Les écoles : organisation matérielle et pédagogique PDF Imprimer
Les écoles

MOBILIER USUEL
de l'école communale maternelle du quartier d'Endoume, en 1873,
relevé par sœur St Théodulphe (sœur de St Charles)


2 Christs*, 8 porte tableaux, 8 touches*, 31 ardoises encadrées, 2 claquoirs*, 4 chaises ordinaires, 214 assiettes, 180 cuillers, 2 cuillers à soupe, 3 couteaux, 3 arrosoirs, 2 baquets, 1 corbeille, 1 tête de loup, 1 plumeau en mauvais état, 1 pendule, 12 tabliers, 24 torchons, 24 bancs, 12 tables pour manger en mauvais état, 1 table de cuisine, 1 table pour les gradins, 2 chaises hautes, 1 caisse à charbon, 4 brosses, 2 frottoirs, 1 échelle double, 2 poêles et garde-fou, 1 fourneau en mauvais état, 12 verres, 1 placard, 2 seaux, 2 marmites, 1 caisse de balayures en mauvais état. 2 lampes, 1 balai en crin.


MOBILIER CLASSIQUE



*Les touches : probablement gaules servant à suivre sur les tableaux .


*Le claquoir ordonne traditionnellement les mouvements des fidèles pendant les messes ; dans les asiles, il rythme les séances de lecture. Le Comité Communal de Surveillance et d'Encouragement pour l'Instruction primaire, dans un rapport de 1845, constate que chez les sœurs "l'étude de la lecture occupe à l'asile un espace de deux années au moins, d'une manière si exclusive et si contraire aux dispositions de l'enfance qu'il lui est difficile d'en recueillir des fruits convenables".




On retrouve sur la photo ci-dessous tous les détails du devis descriptif établi en 1904 avant la construction des écoles "Chanot".



Une classe type (photo archives municipales).



L'éclairage est fourni par des lampes à gaz (quatre pour les élèves et une sur bras articulé à l'usage du maître et des tableaux), le bureau du maître hissé sur l'estrade, encadré par deux tableaux noirs avec porte-craies, de grands instruments de géométrie en bois (équerre, rapporteur, règle, compas), une pendule et des cartes de géographie accrochés au mur, trois rangées de pupitres pour les élèves (encriers en porcelaine encastrés avoisinant les rainures prévues pour maintenir crayons et porte-plumes,) et bancs attenants, les bandes pour cartes posées sur le pourtour. Deux maximes de morale sont accrochées tout en haut du mur et on peut déchiffrer l'une d'elles :

"Ne remet pas à demain l'épargne que tu peux faire aujourd'hui même"

En 1933, les institutrices de maternelles manifestent leur mécontentement : certaines classes de 64 m2 sont éclairées seulement par 2 lampes de 25 bougies !

 


Le tableau noir, indispensable à tout enseignement (la meilleure classe est celle où l'on use le plus de craie), symbolise pour l'enfant la puissance du maître.

A Bompard, le privilège des meilleures élèves de Mme Mein en 1945 est de rentrer en classe avant les autres, monter sur l'estrade comme la maîtresse et écrire la date en haut du tableau noir. Ci-contre, tableau noir sur chevalet du catalogue Nathan 1939.

Le mobilier des écoles maternelles est prévu non seulement en fonction de la taille des enfants, mais aussi pour les activités spécifiques qui s'y déroulent, tel le bac à sable ci-dessous, le fauteuil avec accoudoirs et le banc à stalles de 1937 (rappelant la salle d'asile au temps de l'enseignement congréganiste).

 

Poêlerie : conformément au descriptif, "dans chaque salle de classe, de réfectoire et autre destinée aux élèves, il sera fourni et posé un poêle calorifère à socle rond, en fonte, avec tous les accessoires et ustensiles nécessaires, plaque en tôle d'un mètre carré clouée au sol, tuyaux en tôle douce, coude…Le poêle sera entouré d'une rampe circulaire…" (ci-dessous, photo Archives municipales)

 

A l'école Bompard, en 1945, le poêle occupe le centre de la classe, créant des zones à température variable ; Mme Mein institue un roulement pour que chaque fillette puisse se réchauffer sur un banc proche du poêle. La quantité de bois de chauffage distribué par la ville étant insuffisante, les élèves apportent leur bûche quotidienne.