Les écoles : organisation matérielle et pédagogique PDF Imprimer
Les écoles

 

Vers 1960, la municipalité organise une distribution de prix solennelle dans le somptueux décor de l'Opéra de Marseille pour le meilleur élève de CM2 de chaque école.


Cinématographe, phonographe, guide-chants
Catalogue Nathan 1930.archives "La Gavelière"

Le maître de demain doit avoir sous la main un appareil à projections fixes et mouvantes à volonté, un poste récepteur de T.S.F, une machine à disques parlants ; nous devons suivre le perfectionnement accéléré du machinisme, écrit un ancien inspecteur de l' Instruction Publique en 1948.

 

En 1971, un chapitre d'une revue consacrée à l'utilisation du magnétophone à l'école s'intitule "De l'objet magique à l'outil pédagogique".

La radiophonie et le cinématographe sont devenus des auxiliaires de l'enseignement : la T.S.F. contribue à l'éducation littéraire et musicale des enfants avec des émissions récréatives et d'initiation, le documentaire illustre les leçons de sciences, hygiène, histoire- géographie, art.

Des appareils robustes pour projection fixe (films fixes en rouleaux) sont mis au point par les fabricants.

Ils équipent les écoles dans les années 30 ainsi que des appareils à films animés (Pathé-Baby).

 
 

Le phonographe "Apollon" se remonte à l'aide d'une manivelle ; le bras articulé muni d'une grosse aiguille se pose sur de lourds et fragiles 78 tours ; le pavillon acoustique diffuse alors une musique à la fidélité toute relative.

Un harmonium portatif (44x29x24 cm) muni d'une pédale manuelle sert de guide-chants car moins cher qu'un piano (appareil utilisé pendant plus d'un ½ siècle à la Gavelière).

 

 

L'organisation pédagogique des écoles primaires publiques selon la loi organique de 1886

définit le triple objet de l'enseignement : éducation physique, intellectuelle, morale ; l'emploi du temps comporte les leçons traditionnelles connues par toutes les générations suivantes : morale, écriture, français, arithmétique, histoire, géographie, dessin, chant, gymnastique. Cependant certains paragraphes du "Guide de l'instituteur" de 1896 paraissent bien curieux de nos jours:
    "l'école primaire doit faire des ouvriers et les initier le plus tôt possible au goût et à l'aptitude du travail des mains"
    "les exercices militaires ont pour objet d'enseigner aux enfants qu'ils seront un jour soldat et que le devoir du citoyen est de posséder les qualités physiques qui lui permettent de défendre la patrie, si elle était attaquée."
    "l'école primaire peut et doit faire des exercices pour préparer et prédisposer en quelque sorte, les garçons aux futurs travaux de l'ouvrier et du soldat, les filles aux soins du ménage et aux ouvrages de dames"

 

Le canevas s'apprend au C E : reproduction d'après lettres simples dessinées au tableau par la maîtresse.

Ci-contre, canevas de débutante à la fin du XIX° siècle.


Dans le catalogue Larousse 1938, des livres de lecture s'adressent spécialement aux garçons : Cours de lecture par Berville, d'autres aux filles :
- La Jeune Ménagère, par Mme J.Sevrette
- Le Premier, livre des petites filles (suivi d'un 2° et d'un 3°)
- La Civilité des petites filles par le même auteur Jurançon.

Les instructions se modifient au lendemain des évènements importants de la nation : après la guerre 14-18, après la crise de 1936, après la Libération de 1945, après 1968 ; les programmes s'adaptent à l'évolution mentalités et aux découvertes scientifiques.

 

 


Cahier de répartitions mensuelles d'un instituteur en 1925
 

 

Depuis la laïcisation des programmes de 1882, l'enseignement moral et civique remplace l'enseignement religieux (programmes confirmés en 1923 et auxquels le gouvernement de Vichy n'osera pas toucher) ; l'instituteur doit faire mûrir et se développer les notions fondamentales de la morale éternelle et universelle. En 1886, les instructions précisent qu'il doit faire ressentir à l'enfant "la majesté de la loi morale" à l'aide d'exemples concrets (trois séances d'une demi heure par semaine) ; le précepte qui en découle est écrit sur le tableau noir et appris par cœur. Voici quelques points surprenants de ces programmes:
C.E.: Superstition, et préjugés, croyance aux maléfices. Revenants, loups-garous, feux follets, prétendus sorciers et diseurs de bonne aventure. Caractère religieux de tous les devoirs moraux.
C.M.: Idée de l'infini. Dieu cause première et parfaite de tout ce qui existe.
MATERNELLE : leçons suivies d'entretiens familiers, récits, chants destinés à inspirer aux enfants le sentiment de leurs devoirs envers la famille, la patrie et Dieu.

 


En 1930, le catalogue du matériel Nathan propose aux écoles maternelles, jardins d'enfants et classes enfantines des maximes à thèmes, destinées à l'affichage mural (les murs des classes sont équipés à cet effet de bandes en bois).