Au bord de la Méditerranée. Sports et loisirs. PDF Imprimer

 

Au début du XX° siècle, villas et châteaux ont modifié le paysage terrestre autour du vallon tandis que sur mer se pratique toujours la pêche ; ces paisibles pêcheurs ignorent sûrement, dans ce décor d'opérette, que leur barque se balance doucement sur un site historique et qu'ils ont eu un prédécesseur célèbre... Louis XIV

 

 

LE CHEMIN DE CEINTURE

Deux siècles se sont écoulés depuis la visite de Louis XIV. En février 1848, le gouvernement provisoire de la II° République est confronté à une situation économique et sociale difficile ; il crée les "ateliers nationaux" avec pour objectif la création d'emplois et la réalisation de grands travaux d'utilité publique. A Marseille, le projet de "création d'un chemin de communication entre le Prado et la porte St Victor" est adopté par la commission municipale le 13 mars.

 

 


Le viaduc au-dessus de l'anse de la Fausse Monnaie.


F.M. de Montricher dirige le chantier ; des semaines de 66 h pour des centaines d'ouvriers font progresser les travaux très rapidement : le vallon de l'Oriol est atteint en décembre 1848, le vallon de la Fausse Monnaie au début de 1851. Mais suite à de nombreux bouleversements politiques (9 maires se succèdent à Marseille pendant les 15 ans du chantier), de difficultés sur le terrain (franchissement des vallons de la Fausse Monnaie et des Auffes par viaduc) et de problèmes financiers, la reprise des travaux pour relier les Catalans ne peut débuter qu'en 1861.

 

Les travaux d'aménagement achevés en 1863, la route carrossable est vite fréquentée par les fiacres et les promeneurs.

 

 

Aujourd'hui comme hier les étrangers apprécient ce site pittoresque où "ils peuvent respirer à pleins poumons la brise si chère aux marseillais, recevoir les caresses de ce soleil d'hiver si chaud et si bienfaisant" (A. Saurel).

 

 

LA CORNICHE

A partir du XIX° siècle, de nombreux textes d'auteurs évoquent la célèbre promenade, ses rochers et ses criques, les quartiers pittoresques qu'elle longe entre Garde et Méditerranée.


Les lignes qui suivent sont dues, non au chauvinisme d' un écrivain local, mais à la plume enthousiaste d'un parisien :
"…spectacle grandiose et charmant…il n'est pas au monde de site plus beau, de panorama plus attachant, et pour peu que l'on soit homme de sentiment ou poète, c'est avec une âme émue que l'on parcourt les sinuosités de cette voie splendide".

 

 


Le rond-point de la Plage vers 1915.(photo C. Raffin)

 


F. Peise dans le Guide universel de l'étranger à Marseille (1867)) admire… "un panorama qui rivalise avantageusement avec celui que l'on découvre à Naples".
Enfin, le critique marseillais Edmond Jaloux (1878-1949) y voit un : "pays de grandes vacances dont les habitants semblent mener une vie de flânerie et de pêche, analogue à celle que l'on menait autrefois dans certaines bourgades grecques au bord de l'eau et peut-être à Paestum et à Capri".

 

 


Carte postale de 1905

En bas de la Baudille au début du siècle, une construction massive conserve en eau vive, les réserves de la célèbre maison marseillaise Basso (poissonnerie et restaurant). Abandonnée, attaquée par la mer ,elle disparaît ainsi que les deux cabanons voisins avec l'agrandissement de la Corniche. Depuis, les habitants du quartier aiment se retrouver sur les rochers ensoleillés de la petite crique et nagent avec volupté dans ses eaux couleur émeraude, loin de l'effervescence des plages.

L'invention de la carte postale illustrée (par Dominique Piazza, en 1891), permet la diffusion des vues de notre Corniche  dans toute la France et à l'étranger : promeneurs au milieu de la chaussée, fiacres, premiers tramways hippomobiles "circulaire Corniche", châteaux et pinèdes, hôtels, restaurants et guinguettes...