Guinguettes, bars, cinémas. Fêtes et animations PDF Imprimer
La vie culturelle et artistique

 

 

SUR LA COLLINE

Les enfants trouvent un terrain de jeu idéal sur le bd Marius Thomas, colline à l'état naturel avec rochers, terre et herbes folles. Ils peuvent y lancer des cerfs-volants ou fabriquer des "pendules" avec une herbe en vrille ramassée là, sur la "montagne".
Les fillettes fabriquent des "souvenirs" : elles creusent un petit trou, y déposent une fleur ou un petit objet, puis le couvrent d'un tesson de bouteille.
Les garçons jouent à "chincherinel", tapant avec un premier bâton sur un deuxième qui saute et qu'il faut rattraper en plein vol. Avec un goulot de bouteille, un vieux gant et des cuirs de cheval, ils créent des tourniquets. D'autres étrennent le diabolo fabriqué par le tourneur sur bois du vieux chemin d'Endoume qui s'est mis à la mode.
Les jeunes fument de la mauve séchée et parfois un gitan, tondeur de chien, fait la joie de tous en montrant son ours.

Le soir, et surtout l'été, la rue est occupée par les adultes : chacun sort sa chaise et son ouvrage pour prendre le frais et papoter sur le pas de la porte. Au bd M. Thomas, on fait une exception pour le 15 août. Ce jour-là, on fête la St Marius : les habitants qui se sont cotisés peuvent assister à un feu d'artifice, tiré depuis le coin de la Gavelière.

Même une fois goudronnée, la rue reste le terrain de jeu des enfants : les fillettes y tracent des marelles, jouent à la balle au mur, sautent à la corde ou à chat perché. Elles ne sont dérangées, que par les carrioles des garçons, passant au milieu des cris et des rires. Elles sont admiratives et quelque peu envieuses, car la carriole est le domaine réservé des garçons : ils la construisent avec quelques planches, des roulements à bille et une corde fixée sur l'axe de direction et eux seuls dévalent les rues en pente.

 

LES CINÉMAS

 

Dans la cité phocéenne, la 1° projection de film a lieu le 6 mars 1896 ; en 1906 la ville compte 3 salles de projection et 32 en 1914.
Un "cinématographe" fonctionne dès 1912 au 133 rue d'Endoume (propriétaire F. Granier).
Construit en bois, il offre des bancs ou des chaises selon le prix de la place.
En 1922, la 1° version des Mystères de Paris passe à l'Impérial Cinéma, propriétaires Eidel et Charvin jusqu'en 1946, puis Valayan jusqu'à 1966.
1924, R. Gallati ouvre le Familial Cinéma au 107 rue d'Endoume qui prend le nom de Palace Cinéma en 1940, puis de Forum en 1945.
 

 

Le Bompard (propriétaires L Maurel et J Chivalier) est construit en planches en 1927, puis en briques et enfin en véritable maçonnerie en 1931 (par l'entreprise Caillol). L'ambiance y est très familiale ; à l'entracte Angèle Chaillol (de 1939 à 1964) propose glaces et bonbons à déguster pendant que les "réclames" occupent l'écran.

 

 

Le Bompard et le Familial accueillent entre 1931 et 1954, fêtes et concerts organisés par l'Aurore d'Autran au profit des enfants, des nécessiteux, des chômeurs avec la participation de Fernandel, d'Yves Montand ou de Reda Caire.

En 1971, les enfants de la maternelle "la Gavelière " sont témoins de la fin d'un cinéma de quartier : le Bompard ; ils l'écrivent dans leur journal. "En venant à l'école j'ai vu la pelle qui cassait le cinéma…on enlevait les sièges et on les mettait sur un gros camion…"
 
 
 
Le Théâtre Silvain :
 

ce site mythique pour tous les Marseillais, tient particulièrement au cœur de tous les habitants de la colline pour plusieurs raisons : le site, l'amour des opéras et opérettes, et les deux personnages créateurs du théâtre D Piazza et Silvain.

 

 

 

Dominique Piazza, inventeur de la carte postale illustrée, fondateur de la Sté des Excurs marseillais, habite rue Nicolais. Il se promène avec l'artiste Silvain lorsque tous deux sont surpris par l'acoustique extraordinaire du vallon de la Fausse Monnaie (les voix des joueurs de boules montent à eux distinctement). D Piazza achète le terrain et crée le théâtre. Silvain participe à l'inauguration le 14 juillet 1923.
M. L. Raffin se souvient de cette époque où les familles pouvaient s'installer dans la pinède sans maisons au-dessus du théâtre, profitant des spectacles durant les nuits d'été.