Portraits |
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Octobre 2001 N° 16
![]() Fely Dereyne (collection famille Vinay)
"Portraits" évoque la vie de quelques habitants du quartier dont l'histoire n'a pu être intégrée dans les précédents numéros de La Butte Bompard : artisans, artistes, collectionneurs, souvent plusieurs générations d'une même famille bien implantée sur la colline.
![]() Plusieurs consuls ont élu domicile jadis dans de belles villas de ce quartier tranquille et résidentiel : -Constantin Spissarevki, chancellerie de Bulgarie, au 4 rue des Flots Bleus en 1928. -Ed Vicars, consul général de S M britannique en 1922, puis S S Edward Dickson, consul d'Angleterre en 1924, au 107 bd Bompard/14 rue Bon Voisin, villa Bellevue. -Victor Rouvier (de Nossi Bé), consul honoraire du Portugal au 84 bd Bompard en 1928 -Le consul d'Angleterre au Vallon de la Baudille. -Un autre consul rue Va à la Mer
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Ces documents (aimablement fournis par M Testot-Ferry complètent l'article paru dans "La Butte Bompard" Les rues N° 2 (p 8 : La Mélisse).
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![]() Au mur deux projets d'affiches de David Dellepiane -Chamonix-Mont Blanc -Voyages en Algérie et en Tunisie par la Cie Gle Transatlantique et une sculpture de Jean Baptiste Dellepiane
Le petit musée de Louis Dellepiane.
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Les Dellepiane, une famille d'artistes. Issu d'un père dessinateur et d'une mère brodeuse en or, Victor est sculpteur sur bois, spécialiste en proues de navires. La légende familiale raconte que ce garibaldien, génois et réfugié politique, bien qu'incroyant, fut un jour convoqué par l'évêque afin de refaire la statue de la Vierge Noire ! (il habitait alors le quartier de la Tourette/Major). Son fils aîné Jean Baptiste est lui aussi sculpteur tandis que le cadet entre aux Beaux Arts de Marseille (1876). L'œuvre de David comprend de nombreuses toiles, mais aussi affiches et calendriers. En 1914, "il a la révélation de la potentialité picturale des santons". Louis vit à côté de son oncle David, rue de l'Etoile (Perlet) ; il trouve là l'inspiration pour ses faïences d'art.
Les Dellepiane ont occupé le 17 puis le 24 rue de l'Etoile durant la première moitié du XX° siècle tandis qu'au 12 de cette rue travaillait le santonnier Urbain Truffier (autour de 1930) ![]() Les accessoires des santons habillés sont fabriqués traverse Chanot par Jean Vidil et sa famille : objets traditionnels (tambourin, lanterne, journal…) et outillage d'artisans (châssis du vitrier, enclume, lunette astronomique…). ![]() Avenue David Dellepiane (peintre dont le nom évoque les santons), André Pieri a réuni plus de 2000 santons provenant de tous les pays.
![]() Fely Dereyne a prêté sa voix de mezzo à Stefano (Romeo et Juliette), Siebel (La Vie de Bohème), Urbain (Les Huguenots). Ses nombreuses interprétations : Werther, Louise, Carmen, La Bohème, Mignon, Pagliacci ont en tous lieux généré des critiques élogieuses.
![]() Le jardin de la villa St Louis, vallon de la Baudille, propriété de Fely Dereyne ![]() Fely Dereyne en famille (son neveu Guy Vinay, sa grand mère, sa mère, Fely et sa jeune sœur) à l'entrée de la villa St Louis. ![]() Sur cette affiche de l'Alcazar, on peut lire le nom de Claude Robert-Trébor et de Marcel Dubel… si leur histoire commence dans ces lieux prestigieux de l'opérette marseillaise, elle se poursuit dans le quartier Bompard.
…à l'expression musicale inventive "Monté" à Paris pour réaliser une carrière, il devient créateur d'une expression musicale globale : théâtre, musique, expression corporelle (mêlant mots, syllabes, musique, sons, gestes…)
![]() Cl. Trébor dans "Issue de secours", de R. Dubelski (Friche Belle de Mai 1999) ![]() Créateur de la Cie Corps à sons en 1993, Richard Dubelski s'exprime comme percussionniste-comédien (Vol d'origine, Je tu), metteur en scène (Je demain), compositeur (Les Dix paroles).
FRANCIS DRESSE
![]() Son épouse Léa Carel, danseuse étoile belge, a dirigé des cours de danse pour les jeunes filles dans les locaux de l'Avant-Garde.
Dans les serres 19 rue de l'Ecole
Les tropiques ![]() Dans les serres. Photo "Le Provençal" J. Ferralin soigne tout particulièrement l'ouvirandre, plante-dentelle que lui a offert Mr Tsiranana, président de la république malgache. Ce spécimen rarissime qui pousse dans une seule rivière de Madagascar, vit ainsi à Bompard dans un aquarium alimenté en eau de pluie, à température constante (25°).
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![]() photo prise par Antoine Nesmes - collection Raymond Orcières
![]() Restaurant pascal – sa cuisine provençale au feu de bois
Les propriétaires du 120 Bd Bompard 1920 : villa Arax, propriétaire M Tékian (le fils a fréquenté les Beaux Arts avec David Dellepiane) 1933 : M Bonhoure, le "millionnaire" avignonnais, coiffeur et gagnant du 1° tirage de la Loterie nationale (7/11/1932). Suite à cet événement Mathilde Delchini (Vidil) fait jouer aux jeunes du patronage "Les millions de Pitalugue" ![]() 1955 "Le secret de Nadine" au patronage du vallon de l'Oriol Mise en scène de Mlle Méla, avec Colette Brandi et Colette Farno ; les costumes ont été aimablement prêtés par la maison Aristide Boyer. La famille du costumier occupe la villa "Ciel d'Azur" 120 Bd Bompard et fréquente la paroisse St Cassien. Plusieurs générations de Boyer portant le même prénom Aristide, gèrent le commerce sis rue des Picpus jusqu'en 1982 (date à laquelle les entrepôts sont démolis en vue de l'extension du Palais de Justice). 1942-44 : la villa des Boyer est occupée par l'armée allemande, puis par les FFI à la Libération. 1960-1990 : la propriété est morcelée, lotie, vendue.
Habillée à l'ancienne, portant un bonnet empesé avec des tuyautages au fer à friser, Grand mère est photographiée par B. Bonavia en 1923. A la même époque, Mme Flachon pose dans le parc de La Réserve, vêtue du costume provençal et de la coiffe arlésienne. (collection Cl Pieri-Dutap) ![]() Villa Lovely au vallon de l'Oriol-1910.(collection Mme Castella) Un crime presque parfait. Le 6 mai 1891, le commissaire d'Endoume est appelé pour constater le décès d'Anna Faure, villa Rose, chemin du vallon de l'Oriol. Servante du couple Cournot-Clémencel, la jeune fille s'est noyée, sa perruche à la main, dans un bassin encadré par deux escaliers. Le lendemain, lors de la reconstitution, il est établi que le jour de son décès, Anna est allé accompagner la petite Clémencel à l'école du vallon, puis s'est rendue chez le droguiste-cabaretier Besson (2 rue Peyronnet) pour acheter de la ficelle. La marchande de journaux a vu la dame Clémencel quitter la villa, fermer la porte à clef (on note qu'il existe une porte secondaire traverse Chanot) et prendre l'autobus à chevaux ainsi que Cournot. Le Dr Flaissière conclut à un accident.
- Auteur de plusieurs escroqueries, il a réussi à se fabriquer un casier judiciaire vierge ; il n'a pas voulu payer l'enterrement de sa 1° épouse ! - Employé des tramways, il gagne 0,95 f/mois et loue (pour le standing) une villa 100 frs au vallon (il habite place d'Aix)… - Il a recruté dans les Alpes "j. f. 20 ans, physique agréable, discrète, ne connaissant personne à Marseille"… - Il contracte pour son ami Ardisson (amant de la dame Clémencel), une police d'assurance sur Anna, la signe à la villa et verse la 1° échéance…
- la dame Clémencel, âgée de 25 ans est condamnée à 15 ans de travaux forcés. Cournot, âgé de 38 ans est condamné à la peine capitale et exécuté quelques mois plus tard. - on ne sait pas ce qu'il advint de Nicolas Ardisson, marchand de grains, âgé de 55 ans, bien que cette histoire ait fait le objet d'une complainte. ![]() Portrait d'enfant avec chaufferette (1926) en toile de fond Marseilleveyre et la plage collection Claudie Pieri-Dutap Textes et documents photo, composition:
Monique Bonavia-Michelet Éditeur "La Butte Bompard" Reproduction, même partielle non autorisée sans l'accord des auteurs. |