Images d'hier et d'aujourd'hui Imprimer
La vie autrefois

Juin 2000 N° 9

 

1956, on skie sur le bd A.Autran (photo Tamburelli).

 

 
1999, les immeubles ont remplacé la pinède de la "Présidente".

 

"…Notre ville est comme toute ville, n'importe quelle ville. Une ville d'amour, de chagrin, de mémoire, une ville où finissent et commencent les petites histoires quotidiennes des hommes."



 

Une bande de copains (X…, Louis Unal-Serre, Di Giovanni, Félix Anzini) circule sur les pavés du bd Bompard (les rails des treamways sont toujours visibles, bien que la ligne 61 soit désormais desservie par des trolleybus).


1999 : le stationnement prend tout l'espace.

 

 

1995, surprise-partie au terminus Bompard
 
Une bande de copains descend d'un bus décoré de guirlandes aux vives couleurs : ils viennent surprendre le tourneur Momon et fêter joyeusement son départ à la retraite.

 



Cette animation exceptionnelle surprend les riverains, pourtant habitués au côté un peu folklorique du lieu, rappelant les dessins de Dubout agrémentés parfois de dialogues à la Pagnol.

 

Sous le rose vif d'un arbre de Judée en fleurs, la guérite bleu et blanc de la R T M , de l'eau fusant d'un tuyau d'arrosage vert, des coquillages sur une table de camping bancale, une popote en équilibre et un réchaud à gaz, un vélo, un tricot étendu, un fauteuil de fortune…

Un tourneur, un chauffeur, conversant avec quelque passant…

Comme un ultime vestige de la vie à la marseillaise d'autrefois : chaises sur le pas des portes, linge étendu aux fenêtres, causette à la fraîche… la convivialité, ici, se pratique à l'extérieur.

 



1915

Un dimanche d'hiver ordinaire : les marseillais font un tour de Corniche, à pied sur le trottoir étroit le long de la mer ,en calèche cahotante ou" en tramway comme des riches, entre l'eau et le ciel bleu, voyage merveilleux" (ainsi s'exprimait V Scotto, en 1936 dans l'opérette Les Gangsters du Château d'If).

 

 



1999

Une atmosphère étrange règne sur la Corniche ce mercredi de septembre : des barrières interdisent toute circulation automobile, les promeneurs peuvent emprunter le trottoir en encorbellement au dessus du Prophète, mais ne doivent pas s'arrêter de marcher. Un service d'ordre important maintient derrière des barrières, les nombreux badauds qui assistent aux derniers réglages avant le tounage. Un hélicoptère survole une file de véhicules qui passe et repasse entre Carlton et vallon de l'Oriol. Après une longue attente, un ordre fuse suivi d'un crissement de pneus : les curieux médusés viennent d'assister à la prise définitive d'une séquence de Taxi II.

  Tournage du film Taxi II sur la Corniche.

 
 

Chemin du vallon de l'Oriol

Vers 1930, l'objectif de Raphaël Tamburelli saisit une scène quotidienne devant chez lui: quelques rares passants sur une chaussée irrégulière en terre battue (le chemin du vallon de l'Oriol) , une marchande ambulante panier au bras, un charreton (devant le bar Rialto), un immeuble en voie d'achèvement (Rollando)…

 



En 1980, la photographe fixe, sous un angle identique, le tournage d'un téléfilm, "Cap Canaille", devant le bar Rialto, par une équipe de F R 3 Marseille.



1996, la terrasse a été transformée en véranda, puis le bar a été vendu à des photographes : appareils et pieds photographiques occupent à présent la place du comptoir.

 


 


 

Alfred Saurel nous a laissé une vision si réaliste de la colline à la fin du XIX° siècle qu'il n'est pas besoin d'image pour l'illustrer.
    "…Les maisons de campagne laissent encore entre elles, de grands espaces libres et en plusieurs endroits, des pins donnent de l'ombre sans entretenir une fraîcheur malsaine, car la rapidité des pentes empêche l'eau de séjourner.
    Au reste, sur toute la côte, c'est le sol le plus tourmenté qu'il soit possible de voir. Sans le voisinage d'une grande ville, un tel espace eut été abandonné à sa nudité et aux plantes sauvages qui poussent entre les rochers ; mais la proximité de la mer et des points de vue remarquables devaient y attirer de Marseille de nombreux amateurs de villégiature, de pêche et de canotage."

 


Le haut de Bompard, sous la neige.


Cette photo prise par la famille Borjela en 1956, nous laisse découvrir un coin de "campagne" aujourd'hui encore préservé du bétonnage qui déboise et défigure peu à peu notre colline.


Le vallon

"Une quinzaine d'amandiers épars fleurissent au commencement de janvier dans le bas de ce vallon, assemblage confus de 3 cirques. C'est quelque chose comme un coin de la forêt de Fontainebleau, un chaos de rochers et de pins. J'ai comparé ce lieu à un cirque à cause de ses terrasses, les unes naturelles, les autres artificielles formant des espèces de gradins d'amphithéâtre. Le fond libre et uni rassemble quelques joueurs de boules le dimanche et servirait, au besoin, de champ de couses de taureaux."

 

le vallon de la Fausse Monnaie en 1875, par A Saurel
 

Cette description aurait pu être celle de la Baudille jusqu'en 1970, vallon sauvage avec fond plat et bancaous. (photo prise en 1956 par Y Golay)

Aujourd'hui une dizaine de villas et jardins occupent ce cirque naturel.


Un décor idéal pour le cinéma.

Avant-guerre, de grands palmiers, rue des Flots Bleus, servent de décor pour le tournage d'un film. (souvenirs de Mme Marteau). Pas de date de tournage, pas de titre de film, aucun document, mais les palmiers de la Closeraie existent toujours.
L'entrée du 6 rue Dr F. Granier fut utilisée pour un film télé au moment de Noël, dans les années 80. (nous n'avons pas d'autres précisions).

Silence, on tourne….

Des camions de régie, des centaines de mètres de câble électrique, des spots puissants attirent les curieux aux abords de la résidence Montvert, en 1997…"La Cinq-Canal+" tourne un film.

Une villa, impasse Arnaud, sert de cadre aux scènes d'intérieur, la terrasse offre un décor naturel magnifique ; les déplacements des véhicules sont filmés dans la rue du Dr F.Granier et sur la Corniche.

 


 

  
La Montée de l'Arlequin, peinture de Soulier
 
Depuis 1945, chemin Yves Dollo

La rue Etienne Mein

La vue parait identique à celle qu'avait le peintre devant sa maison. En apparence seulement, car on bâtit encore deux grandes villas dans la pinède, derrière le mur de la propriété "Cyrnos".

 

La traverse Bon Voisin, peinte par Etienne Mein
 
 
 
 
   
Traverse Beaulieu :
le vieux mur de la propriété Suffren
 
Fait place en 1987 aux "Terrasses de Bompard"

La rude côte, le long de la propriété Suffren, a été aménagée lors de la construction de l'immeuble, l'hôtel Bompard rénové.

 

 
Traverse Beaulieu :
le vieux mur de la propriété Suffren

Fait place en 1987 aux "Terrasses de Bompard"

 



 

Porte enjolivée de rocaille, fin 19° siècle.
 
 

Les portes se parent pendant le mois de décembre depuis l'appel du C.I.Q. Bompard (1995).
Les passants apprécient ces gestes de convivialité qui égaient nos rues pendant les fêtes de fin d'année.

"Une porte. Un numéro. Une rue. Les noms ont changé. Le temps a changé. Mémoire. Une photographie. Deux ou trois personnages ensemble. L'un s'en est allé. La photographie a changé. Un jeu. Un jeu d'enfant. Les enfants ont grandi. Le jeu n'a pas changé. Seulement les enfants. Ils ont changé.




Des voisins. Un amour. Qu'est-il advenu de cet amour ? A-t-il réellement existé ? Notre ville. Les années viennent, les années vont. Les temps ont changé. Les visages. Les inscriptions. La destinée de la ville est de changer également. Mais sans rien oublier. Juste comme ces hommes devenus vieux, si vieux qu'ils redeviennent des enfants. Et ils ont une place pour le monde entier dans leur cœur. Et ils se souviennent, se remémorent chaque chose…" (texte d'un auteur anglais)


Textes et documents photo, composition :
Monique Bonavia- Michelet

Editeur : Association "LaButte Bompard"

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